Dyspraxie ? TAC ? TDC ?

Un peu de terminologie

La dyspraxie est un concept assez récent, les premières études américaines datent des années 1930, et en France les premiers écrits datent des années 1960.

On trouve deux grands courants de pensée, et différents modèles.

C’est dans les années 1980, grâce à l’apport des sciences cognitives, que des unités spécifiques ont commencé à se développer, rangeant ces troubles du côté des troubles instrumentaux, d’origine neurodéveloppementale.

D’un côté, les anglo-saxons qui étudient le trouble moteur du geste.

  • Le Dr Orton (psychiatre américain) parlait de maladresse anormale en 1937.
  • Le Dr Brain (neurologue britannique) a introduit le terme de dyspraxie en 1961.
  • En 1979, le Dr Ayres (ergothérapeute et docteur en neurosciences américain) définit la dyspraxie de développement comme un dysfonctionnement de l’intégration des informations sensorielles (vestibulaires, proprioceptives et tactiles essentiellement).
  • En 1994, le DSM-4 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) évoque les troubles d’acquisition des coordinations (TAC).

D’un autre côté, les français qui étudient le trouble de la construction de la pensée.

  • En 1964, le Dr Ajuriaguerra (neuropsychiatre espagnol) et son équipe emploient le terme de dyspraxie en rapport avec la conception de Piaget de la construction de la pensée.
  • En 1995, le Dr Mazeau (docteur français en médecine, spécialisée en médecine physique et de réadaptation) indique :
    « les dyspraxies sont des troubles du geste qui affectent l’habilité, la réalisation de certaines activités, en raison d’une anomalie de la gestion même du geste au niveau cérébral. C’est un trouble de la programmation gestuelle. »

Les anglophones semblent utiliser uniquement le terme DCD, « developmental coordination disorder ».

Les francophones font la différence entre les :

  • TAC (troubles d’acquisition des coordinations), traduction littérale de DCD.
  • Dyspraxies (trouble de la conceptualisation et/ou trouble de la planification des tâches apprises, en lien ou non avec l’espace).

Le terme « trouble développemental de la coordination » (TDC) a été adopté dans la littérature récente anglosaxonne et c’est celui qui est utilisé dans le DSM-5. Le Dr Pouhet (docteur français en médecine, spécialisé en médecine physique et de réadaptation) propose ces documents synthétiques lors des journées nationales de l’ANECAMSP (Association Nationale des Equipes Contribuant à l’Action Médico Sociale Précoce) en mars 2018 :

Classification des troubles

Une fois le diagnostic d’un trouble développemental de la coordination (TDC ou dyspraxie) établi, le médecin se réfère à un système de classification des troubles, une sorte de guide, qui n’est pas un outil diagnostique.

On trouve actuellement deux grands systèmes de classification internationaux.

  • La CIM : Classification Internationale des Maladies. La CIM est gérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui en a publié la dixième révision (CIM-10) en 1993.

Actuellement, le CIM-10 classifie la dyspraxie en trouble cognitif spécifique des apprentissages et plus exactement en trouble spécifique du développement moteur.

  • Le DSM : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Le DSM est géré par l’Association Américaine de Psychiatrie qui a publié la 5ème édition (DSM-5) en 2013.

Le DSM-5 classifie la dyspraxie en trouble neurodéveloppemental dans la catégorie trouble moteur et utilise le terme de Trouble Développemental de la Coordination (TDC).

La CIM-11 a été publiée par l’OMS le 18 juin 2018.

La CIM-11 sera présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2019, pour adoption par les États Membres, et entrera en vigueur le 1er janvier 2022.

La classification publiée aujourd’hui est un aperçu préalable qui aidera les pays à planifier leur utilisation de la nouvelle version, à en établir des traductions et à former les professionnels de la santé.

Une version de travail est accessible en ligne. Son contenu est très proche de celui du DSM-5 pour les troubles neurodéveloppementaux.

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