La vie quotidienne

Nous allons maintenant aborder le côté vie quotidienne. L’enfant dyspraxique va rencontrer de nombreux problèmes dans la vie de tous les jours et contrairement aux autres enfants aura besoin de l’aide de l’adulte pendant encore longtemps. Nous vous donnerons des pistes pour améliorer la vie de tous les jours : que ce soit dans le domaine de l’habillage, les repas, la propreté, les loisirs ou la vie sociale. Enfin, nous verrons qu’il faut bien connaître les points faibles et les points forts de nos enfants pour pouvoir les aider efficacement.

  • L’habillage : premier problème de la journée ! Nous verrons ses difficultés et comment l’aider.
  • La propreté : l’enfant dyspraxique peut être propre tardivement. Que faire pour l’aider et réduire les accidents ! Il aura aussi des difficultés pour faire sa toilette.
  • Les repas : Il se débrouille mal pour manger, sa nourriture est éparpillée partout , parfois il n’a plus envie de manger, il est encore plus difficile dans le choix de la nourriture que les autres enfants !
  • Nous verrons quels sont les loisirs les plus appropriés pour un dyspraxique, et vous proposerons des idées pour les vacances si vous souhaitez le laisser partir en colonie.
  • Nous vous donnons des conseils pour comprendre nos enfants dyspraxiques et pouvoir agir de la façon la plus efficace possible. Nous devons connaître leurs points faibles :
    • leurs problèmes de mémorisation.
    • leurs problèmes pour former des concepts.
    • leur problèmes d’organisation.
    • leur grande fatigabilité.
    • ainsi que leurs problèmes pour s’intégrer dans la vie sociale.

Mais nous devons aussi tenir compte de leurs points forts pour les valoriser.

Une partie des enfants peuvent avoir un dysfonctionnement de leur système d’intégration sensorielle, cela va avoir des répercussions sur leur comportement.

L’habillage

Normalement entre 12 et 24 mois, les enfants commencent à retirer leurs chaussettes, leurs chaussures, ils peuvent retirer leur manteau déboutonné.
Un enfant dyspraxique ne manifestera aucune envie de se déshabiller. Et il aura pendant longtemps besoin d’être assisté dans les tâches d’habillage et de déshabillage. Nous verrons d’où proviennent ses difficultés et ce que nous pouvons faire pour l’aider…

Quelles sont ses difficultés ?

  • Il n’arrive pas à orienter ses habits : tout se retrouve enfilé «devant derrière».
  • Il n’arrive pas à enfiler ses habits : Quand il passe un habit au-dessus de sa tête, il se retrouve désorienté et ne perçoit pas comment se place son corps dans l’espace.
  • Il ne peut négocier les fermetures Éclair, les boutons, les chaussures, les lacets, les gants, les habits un peu serrés (problème de motricité fine).
  • Il n’arrive pas à respecter l’ordre dans lequel il doit enfiler ses habits.(exemple : il va oublier son slip).
  • Il ne se débrouillera pas pour choisir ses habits dans son placard.

L’enfant dyspraxique a à la fois un problème au niveau :

  • De l’orientation des habits par rapport à son corps : problème d’ordre spatial.
  • De gestion de gestes complexes.
  • De la séquence d’habillage.
  • Au niveau de la motricité fine (peu développée).

On peut l’aider en lui proposant différents astuces pour pallier à son manque de précision, d’adresse, pour trouver comment placer ses vêtements par rapport à son corps….. et aussi en le poussant à exercer sa motricité fine.

Surtout si vous êtes pressés, laissez-le se débrouiller avec les habits facile à mettre, mais aidez-le à enfiler le reste de ses habits.

Astuces pour faciliter l’habillage ou le déshabillage

  • L’enfant doit être bien stable, mieux vaut s’asseoir par terre pour enfiler chaussettes, slip et pantalon ou pour les enlever.
  • Choisir des habits avec des signes distinctifs sur le devant pour faciliter le repérage :
    • slips avec un petit motif uniquement sur le devant par exemple avec un personnage de dessin animé.
    • tee-shirt, sweat-shirt et pull avec des logos devant, des cols en v ou avec des petits zips.
  • faciliter l’habillage en évitant boutons, fermetures éclairs, ceintures, bretelles : choisir des pantalons avec des cordons, des élastiques autour de la taille ou des scratch.
  • Commenter à l’oral la manière d’enfiler les vêtements ainsi que les différents étapes à suivre :
    • Exemple : pour le pantalon : je le pose devant moi, je vois le cordon du pantalon «il regarde vers le plafond» j’enfile une jambe dans un trou et l’autre dans l’autre trou et je tire.
    • Exemple : pour un pull : je le pose devant moi, le motif est caché, je passe les 2 bras à l’intérieur dans les trous des manches et je le fais glisser sur ma tête.
    • Pour l’enlever, je fais passer un bras en tirant sur la manche et après j’enlève le reste.

Surtout ne le stressez pas, vous devez choisir un moment où vous n’êtes pas pressés.

Pour continuer d’autres astuces pour négocier les boutons, les fermetures éclairs, les chaussures, les gants, les chaussettes….

Les boutons

  • Il va avoir du mal à se boutonner et à se déboutonner : il ne voit pas ce qu’il fait, il a des problèmes de motricité fine.
  • Il peut s’entraîner sur un coussin exercice.
  • On peut choisir un vêtement avec des gros boutons facile à manipuler.

Les fermetures éclair

  • Il a du mal à saisir et tenir le petit morceau de la fermeture éclair.
  • Il n’arrive pas à enclencher le système puis à tirer. Surtout qu’il ne voit pas bien ce qu’il fait.
  • On peut accrocher un cercle en métal (par ex : pour les clés) pour que la fermeture soit plus facile à saisir et à manipuler.
  • Il peut s’entraîner sur un coussin exercice, ou en mettant son vêtement par terre.

Les chaussures

  • Il n’arrive pas à enfiler ses chaussures.
  • Il se trompe systématiquement de côté, et n’arrive pas à les attacher.
  • Il ne comprend pas comment placer les lacets, quelle séquence suivre, il n’a pas l’habilité nécessaire pour tenir la boucle pendant qu’il manipule l’autre lacet.
  • Préférer les chaussures à velcro ou à élastique (mais il me semble qu’elles maintiennent moins bien les pieds).
  • Peindre la semelle de ses chaussures pour qu’il les distingue, choisir des chaussures avec des signe pour reconnaître la droite de la gauche,
  • Dessiner sur un petit tapis, la forme des chaussures pour qu’il puisse placer les chaussures.
  • Lui dire de poser les chaussures devant lui, « les langues des scratchs doivent se toucher ».
  • Pour l’entraîner à nouer ses lacets : Utiliser des lacets de couleurs différentes attachés ensemble pour l’aider à percevoir où positionner les lacets pendant l’apprentissage.
  • S’entraîner sur une chaussure « exercice »avant de le faire sur soi- même.

Les gants

  • Enfiler des gants peut se révéler très difficile pour un enfant dyspraxique car il ne perçoit pas bien ses doigts et a du mal à les placer dans le gant.
  • Préférer des mitaines avec des petits capuchons que l’on place sur le bout des doigts une fois les mitaines enfilées.
  • Le faire jouer avec des marionnettes à doigt pour l’obliger à bouger et mieux percevoir ses doigts.
  • Faire la fourmi ou l’araignée avec les doigts (faire des comptines avec jeux de doigt).

Les chaussettes

  • Lui acheter des chaussettes une taille plus grande.
  • Lui montrer comment faire « une petite maison » pour mettre le bout du pied.
  • Au début, l’aider à mettre le début de la chaussette à lui d’enfiler le reste.

Comment l’aider à retrouver plus facilement ses affaires?

  • Ranger ses affaires dans un placard ou des tiroirs faciles d’accès : on peut coller des photos sur l’emplacement pour l’aider à retrouver ses affaires.
  • On peut ranger ses affaires dans les tiroirs selon l’ordre dans lequel on les enfile.
  • On peut choisir avec lui les affaires pour le lendemain et les ranger dans le bon ordre sur une chaise.
  • Prévoir un sac à pyjama pour qu’il prenne l’habitude d’y ranger son pyjama et de le retrouver facilement.
  • Coudre une étiquette de couleur sur son habit pour l’aider à le retrouver, marquer ses habits avec son nom.

Toujours faire attention quand il s’habille ou se déshabille qu’il ne soit pas préoccupé par un jeu et faîtes lui poser le jouet qu’il serre dans la main !

Ne lui parler pas en même temps ! et ne le laissez pas parler d’autre chose …..

La propreté

Quelles sont ses difficultés ?

L’enfant dyspraxique sera en retard pour la propreté. Il se contrôle mal, demande à aller aux toilettes au dernier moment et a fréquemment des accidents. Il a également besoin d’aide pour faire sa toilette.

  • Il ne « sent » pas bien son corps, il peut même ne pas sentir quand il a besoin d’aller au toilette et avoir de ce fait des problèmes de constipation.
  • Petit, il n’arrive pas à s’asseoir sur un pot classique.
  • Il n’est pas très stable, ne voit pas bien les toilettes, il est déséquilibré quand il se penche.
  • Il se rend compte au dernier moment qu’il a envie et n’arrive pas à temps ou n’ose pas demander à l’école.
  • Il n’arrive pas à se déshabiller assez vite, oublie de remonter l’abattant des toilettes.
  • Le petit garçon a du mal à faire pipi dans le trou des toilettes, il n’arrive pas à placer son corps, il doit baisser la tête et cela le déséquilibre (si son champs visuel est réduit vers le bas cela rajoute une difficulté supplémentaire.
  • Il n’arrive pas à s’asseoir sur les toilettes, ses pieds ne touchent pas terre et il a du mal à rester assis, il bascule (il a peut-être même l’impression qu’il va tomber dedans…).

Il éprouve également des difficultés pour :

  • Se laver, s’essuyer.
  • Petit, il n’arrive pas à frotter les mains l’une contre l’autre.
  • Utiliser du savon liquide, moussant.
  • Lui mettre un peignoir de bain et lui apprendre à passer les mains sur son corps pour se sécher.
  • Se brosser les dents : utiliser une brosse à dent electrique.

Astuces

  • Prévoir un pot « fauteuil » avec des accoudoirs pour se tenir et se lever facilement.
  • Mettre une marche en plastique pour qu’il monte facilement sur les toilettes.
  • Placer un réducteur de toilette.
  • Lui rappeler fréquemment d’aller aux toilettes ainsi que la séquence à suivre.
  • L’habiller avec des habits pratiques à défaire.
  • Faire des jeux pour l’aider à mieux sentir son corps : passer un objet entre ses jambes
  • L’habituer à se servir de lingettes spéciales toilettes (Kando chez Pampers) lui donner une boîte pour emmener à l’école.
  • Prévenir l’enseignant pour qu’il fasse plus attention à lui.
  • Prévoir des changes pour l’école en cas d’accident.

Les repas

Bébé, il aura fallu le nourrir pendant plus longtemps. Il aura tardé à utiliser une cuillère préférant manger avec les doigts. Il mange « salement », renverse sa boisson, sa nourriture est éparpillée sur la table. Nous verrons pourquoi c’est un moment difficile et fatigant car il doit coordonner plusieurs gestes, (si son champs visuel inférieur est amputé cela rajoute une difficulté) il peut également avoir des difficultés pour déglutir et préférer pour cela certains types de nourriture (passant pour un enfant au goût difficile)

C’est un moment difficile pour l’enfant dyspraxique car il doit à la fois :

  • se tenir assis.
  • se servir d’ustensiles : fourchettes, cuillères,
  • piquer les aliments avec précision,
  • puis porter les aliments à la bouche et répéter ces gestes un grand nombre de fois (sans que son geste ne s’automatise),
  • remplir sa cuillère,puis la porter à la bouche sans renverser,
  • apprendre à boire dans un verre.

Il faut veiller :

  • A ce que l’enfant soit bien assis, les pieds par terre, le dos bien calé et que la table ne soit pas trop haute.(Eviter qu’il ne soit perché sur des coussins instables !).
  • A lui donner des couverts adaptés à sa taille (tordre éventuellement le manche pour faciliter la préhension), utiliser des petites cuillères très profonde. Acheter des couverts spécialement étudiés.
  • A lui proposer encore pendant un moment, un gobelet avec un couvercle.
  • A mettre « un set de table » pour éviter que son assiette ne bouge.
  • A utiliser des assiettes creuses type « céréales » avec un rebord (plutôt que des bols trop profonds) pour éviter de renverser la nourriture .C’est plus facile de se servir que dans un bol trop profond.
  • A lui mettre un tablier en plastique type peinture pour le protéger, il sera plus tranquille.
  • A ne pas trop remplir son assiette ou son verre.
  • A l’ aider à couper la viande et à éplucher les fruits.
  • A l’entrainer en lui proposant de couper des aliments « mou »: banane, poire, fromage.

Surtout ne pas hésiter pour à l’aider à finir surtout le soir quand il est fatigué (il préfère ne pas manger car cela lui demande trop d’efforts). Soyez tolérant s’il s’appuie sur la table, c’est qu’il en a besoin (mais expliquer lui que normalement cela ne se fait pas) Éviter de le laisser à la cantine scolaire.

Les loisirs

Ne transformez pas toutes les situations en situations de rééducation. L’enfant doit pouvoir se détendre, vivre sans qu’il soit confronté à ses difficultés. Essayez de trouver des activités où il se sent bien et où il réussit.

En général, les activités suivantes ne conviennent pas :

  • Tous les jeux de construction (il s’y interessera peut être un plus tard) les puzzles, les Mécano®, les maquettes…
  • Certains jeux de société (Pictionary®) Il faut les aider à avancer leurs pions autrement tout le jeu tombe.
  • Les arts plastiques (mais s’il n’a pas de consignes et de contraintes, il peut prendre plaisir à peindre).
  • Les activités nécessitant habileté manuelle et coordination fine sont généralement source de difficulté et d’échec; par exemple: le piano, la danse , les sports de vitesse, de précision, d’équilibre.
  • Le bricolage, le travail du bois, l’électricité, la couture sont des activités difficiles car elles sollicitent les fonctions praxiques.

Par contre les activités suivantes peuvent convenir :

  • Les déguisements (jeux de rôle), les marionnettes, les figurines des dessins animés (inventer des histoires), les poupées et les dinettes, les voitures et les garages, tous les animaux (ferme, jungle, mer, dinosaures, oiseaux…) les jeux informatiques, les consoles de jeux…
  • Aller au théâtre, au cinéma, écouter des concerts mais aussi faire du théâtre, danser.
  • La pratique de la vidéo amateur, de la Cibi.
  • Regarder des vidéos : histoires mais aussi documentaires, écouter des livres audio, de la musique.
  • Le tourisme, les voyages, les visites culturelles(de villes, de musées, de châteaux, de vignobles, d’usines, de zoos…).
  • La cuisine…
  • Faire du poney pour le plaisir (bien que brosser le poney soit une tâche praxique, répétitive et donc fatigante)
  • A la neige, on peut leur proposer de faire de la luge ou des promenades en raquettes.
  • Ils peuvent même prendre plaisir à pratiquer certains sports et même à se débrouiller si on les entraînent, ou si on adapte les conditions, (jouer au tennis sur un mur, foot dans un petit jardin …)
  • Jouer, sauter dans la piscine (ils perçoivent leur corps autrement, « mon garçon avait du mal à sauter sur la terre ferme mais sauter dans l’eau lui était très facile) pour leur apprendre à nager, il faut leur apprendre les mouvements des bras et des jambes séparement, et surtout bien passer par le stade où ils nagent sous l’eau (ils seront plus à l’aise)
  • Ils peuvent jouer au baby foot (entrainement coordination œil-main, rotation du poignet, percevoir les directions), jouer avec un panier de basket, jouer au badminton, faire du trampoline (pour muscler ).

Comprendre les difficultés et agir

Nous devons chercher à comprendre nos enfants pour pouvoir agir efficacement ce qui implique de connaître leurs points faibles : problèmes de mémorisation, problèmes pour former des concepts, pour s’organiser, grande fatigabilité, problème pour s’intégrer dans la vie sociale….. mais aussi leurs points forts pour les valoriser.

Nos enfants sont fantastiques nous devons les aider à dépasser, contourner leurs difficultés, pas simplement les assister, nous devons patiemment les rendre autonome, valoriser leurs essais pas seulement le résultat.

Leur estime de soi est constamment à risque.

Il est important de ne pas manifester de frustration ou d’anxiété, cela risque de les bloquer.

Il faut être patient et comprendre que tout est plus difficile, fatigant car ils ne peuvent automatiser les gestes.

Nous devons les responsabiliser, qu’ils se sentent utiles , leur confier certaines tâches : surveiller les plus petits, leur faire ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle, ranger les couverts dans le tiroir, mettre leurs affaires dans la corbeille du linge sale, accrocher leurs affaires sur un porte.manteau à leur hauteur…

  • Ils ne sont ni immatures, ni paresseux.
  • Ils ne recherchent pas cette situation de dépendance qu’ils subissent .
  • Il faut les aider sans les humilier, il ne faut pas les comparer aux autres (surtout pas à leurs frères et soeurs)
  • Nous devons leur expliquer qu’ils sont différents mais tout le monde est différent d’une certaine façon.
  • Ils doivent se sentir bien dans leur peau, fier d’eux.
  • Ils doivent comprendre qu’il y a des solutions à leurs problèmes, que leur entourage les comprend et cherche à les aider.
  • Mais ils ne doivent pas utiliser leur handicap pour mal se comporter, ni pour éviter de faire des efforts.

Quand ils sont en train d’accomplir une tâche, ne pas les stresser, ne pas les assaillir de commentaires pour ne pas les distraire: veiller à se qu’ils soit bien concentré et éventuellement les « ramener » vers la tâche à accomplir : Que dois tu faire? Qu’es-tu en train de faire ?

Difficultés pour mémoriser certaines informations

Il oublie les consignes. Nos enfants peuvent avoir des difficultés pour mémoriser et traiter certaines informations, nous devons en être bien conscient pour les entraîner et contourner leurs difficultés. Il faut également utiliser leurs facultés résiduelles : leurs points forts, notamment leur insatiable curiosité.

On peut les aider à améliorer leur mémoire à court terme :

  • En jouant à porter des messages oraux à quelqu’un.
  • En lui demandant d’aller chercher plusieurs objets.(faire des courses, la cuisine…)
  • On peut lui demander de se rappeler de choses pour » la famille » et les lui redemander plus tard.
  • Lui faire composer les n° de téléphone quand on appelle.

Il a du mal à organiser ses pensées et ne peut attendre pour parler (il risque d’oublier ce qu’il veut dire)

Une fois qu’il a rassemblé et organisé les informations, s’il attend trop longtemps pour les exprimer il les perd. Il ne coupe pas délibérément la parole aux gens pour se faire remarquer ou parce qu’il est jaloux (juste un petit peu).

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas lui expliquer les règles de vie : attendre son tour pour parler, écouter les autres, ne pas couper la parole. Il faut se montrer plus tolérant et lui faire signe que l’on a vu qu’il désire parler et que cela va être son tour.

Difficultés à former des concepts

Il peut avoir du mal à former des concepts (il n’a pas assez engrangé d’informations ou a du mal à les retrouver) il va peut être poser beaucoup de questions, plusieurs fois de suite ou pendant plusieurs jours de suite, il a trouvé ce moyen pour pouvoir traiter et retenir efficacement les informations (les faire passer de sa mémoire épisodique à sa mémoire sémantique).

Je sais que c’est parfois énervant surtout s’ il interrompt votre propre concentration et qu’en plus on sait qu’il connaît la réponse.

Mais c’est peut être aussi qu’il cherche des informations plus précises et qu’il ne sait comment poser la question ou trouver les mots.

Partir de leurs centres d’intérêt pour les éveiller

C’est important d’être très disponible pour le stimuler intellectuellement (ils sont curieux et très demandeurs) et de faire de nombreuses activités :

  • De la cuisine ( gâteaux, crêpes, compotes, jus de fruit…).
  • Des plantations : semer des graines (cresson alénois, tomate cerises, maïs,avocat, haricot, fleurs..), planter des fraisiers (il adore jouer avec la terre et l’eau).
  • Observer les animaux : poules, poussins, ferme, zoo…
  • Observer la glace qui fond, l’eau de la cocotte-minute, l’eau sur les vitres, trier les déchets…
  • Il faut donc lui lire beaucoup d’histoires, lui acheter de nombreuses vidéos (histoire et documentaire que vous devez regarder au moins une fois avec lui pour pouvoir répondre à ses questions et pour l’aider à structurer l’histoire) lui faire écouter des chansons et des histoires.

Leur donner beaucoup d’explications et ne pas hésiter à leur donner du vocabulaire précis, voire difficile.

Problèmes de comportement

Nos enfants peuvent avoir des problèmes de comportement, manifestations du souffrance psychologique. Il nous faut comprendre pourquoi, tenir compte de leur fatigabilité. il nous faudra peut-être les « entraîner à la vie en société ».

Les problèmes de comportement peuvent survenir :

  • si ses difficultés ne sont pas reconnues.
  • si on lui demande des choses qu’il ne peut faire.
  • si on se moque de lui en classe, s’il est rejeté, s’il est critiqué par son professeur.
  • si son estime de soi est dévaluée, s’ il n’a pas confiance en lui.

De plus il ne supporte pas la frustration, l’échec, l’incompréhension, dans ce cas, il pique une colère, boude, devient agressif.

Il faut que vôtre enfant puisse vous parler si quelque chose ne va pas; mais ne pas le surprotéger.

Fatigue

Il faut bien avoir conscience que l’enfant dyspraxique se fatigue plus vite qu’un autre enfant. Il doit se concentrer plus pour accomplir une tâche. Il travaillera mieux au début de la journée et aura fréquemment besoin de s’arrêter.

Parfois, il n’arrivera pas à reproduire avec succés quelque chose qu’il a réussi le matin ou même auparavant : il ne retrouve plus le plan d’exécution..

  • Il faut donc être patient avec lui et ne pas le stresser.
  • Il ne faut pas lui donner plusieurs consignes à la fois.
  • Il faut toujours lui donner des indications précises surtout au niveau spatial.
  • Il ne doit jamais faire plusieurs chose à la fois.

Problèmes de sociabilité

L’enfant dyspraxique préfère jouer avec des enfants plus jeunes que lui ou avec des plus grands et il se rapproche souvent des adultes

  • Il regarde les autres jouer mais n’arrive pas à s’intégrer (il joue mal aux jeux de ballons, court moins vite…).
  • Il n’arrive pas à suivre les régles des jeux.
  • Il a du mal à communiquer avec les autres enfants(comment leur parler et de quoi leur parler… ).
  • Il coupe la parole, n’écoute pas.

Causes

  • n’arrive pas à décoder le langage non verbal des autres personnes : il ne perçoit pas les sentiments des autres, il interprète mal les attitudes et ne réagit pas de façon adéquate.
  • se place trop près, dévisage ouvertement, ne regarde pas l’autre dans les yeux, touche l’autre de manière inappropriée,
  • ne comprend pas l’importance du volume de la voix : parle trop fort ou trop bas, trop rapidement ou trop lentement , ne saisit pas les plaisanteries ou les sarcasmes.

Comment l’aider ?

  • lui expliquer ce qui ne va pas en leur donnant des exemples.
  • lui faire rencontrer d’autres enfants. Inviter un ami à la maison, c’est plus facile de jouer avec une personne que de s’intégrer à un groupe.
  • lui faire rencontrer d’autres enfants dyspraxiques.

Ils n’aiment pas peindre avec les doigts, ni toucher de la pâte à modeler. Ils n’aiment pas qu’on les touche, ils ne supportent pas certains habits, certains soins quotidiens. D’autres ne supportent pas certaines textures de nourriture, certaines odeurs. Ils sont très sensibles aux bruits,à l’agitation, ne supportent pas l’exubérance de stimuli visuels. Alors que d’autres auront besoin de tout toucher, s’approchant trop près des autres personnes, les serrant trop fort, ne sentant pas la douleur, ni le froid ou le chaud…

L’intégration sensorielle chez les enfants dyspraxiques

Les enfants dyspraxiques peuvent se faire remarquer dans leur entourage familial, scolaire par des comportements particuliers et déroutants. Vous remarquerez qu’ils peuvent éviter certains stimuli sensoriels ou au contraire les rechercher. En fait, ils peuvent être gênés par un dysfonctionnement plus ou moins important de leur système d’intégration sensorielle.

Qu’est-ce que l’intégration sensorielle ?

L’intégration sensorielle est la capacité chez l’enfant de sentir, de comprendre et d’organiser les informations sensorielles provenant de son corps et de son environnement. Ces informations sont transmises par les systèmes sensoriels tels que la vision, le toucher, l’odorat, le goût, l’audition ainsi que les systèmes vestibulaires et proprioceptifs. Une bonne intégration et organisation des informations sensorielles sont nécessaires pour qu’un enfant se développe harmonieusement.

Notre environnement et notre corps produisent une quantité de messages que nos organes sensoriels transforment en sensations. Les sens ne fonctionnent pas isolément, chacun travaille avec les autres pour former une image complète de qui nous sommes physiquement, où nous nous trouvons et ce qui se passe autour de nous. Les nerfs conduisent ces sensations au cerveau qui les interprète et les coordonne. Ce travail d’organisation complexe nous permet de planifier nos actions pour être efficaces et adaptés à notre environnement.

L’action produit à son tour de nouvelles sensations, (le feed-back), qui nous permettent de connaître les résultats de notre action et d’ajuster notre comportement. Une action réussie, c’est à dire adaptée, procure un sentiment de maîtrise de la situation et de confiance en soi. Pour la plupart d’entre nous cette intégration se passe de manière automatique et inconsciente. Pour certains, cependant, ce processus est peu efficace; il exige davantage d’efforts et d’attention sans garantie de précision.

Le cerveau reçoit trop d’information : hyper sensitivité

Les informations sont ressenties de manière trop intense. L’enfant peut se sentir irrité, voire agressé. Il est distrait et n’arrive pas à filtrer les informations pertinentes. Il peut alors se replier sur lui-même pour se protéger. Ex : bruit dans la salle de classe. L’enfant peut même interpréter un stimulus de manière inadéquate : un contact anodin dans le rang peut être perçu comme agressif.

Le cerveau reçoit peu d’information : hypo sensitivité

Il a alors besoin de plus de stimulations. L’enfant ne sait pas bien où est son corps dans l’espace et par rapport à ce qui l’entoure. Parce qu’il a un mauvais contrôle moteur, il agit d’une manière peu coordonnée et désorganisée. Ex : Il voudra tout toucher : gens et objets. Il se cognera dans les murs parce qu’il les perçoit mal. Il aura du mal à interpréter les informations non verbales : lire les expressions du visage, et du corps…

Partager