Témoignage d’Emmanuel 25 ans

Bonjour, je m’appelle Emmanuel, je suis âgé de 25 ans et je trouve le site consacré à la dyspraxie intéressant et enrichissant, ainsi j ‘ai décidé de vous relater mon parcours , ponctué de certaines difficultés inhérentes à la dyspraxie, mais aussi révélateur des réelles possibilités d’apprentissage et de réussite des dyspraxiques, si ils prennent conscience de leur potentiel.

Je ne suis pas officiellement identifié comme dyspraxique, bien que la description des symptômes de cette spécificité et le diagnostic de mon institutrice de cm2 me reconnaissant comme étant atteint d’un retard psychomoteur, semblent prouver de manière irréfutable que je souffre de ce handicap.

  Bien entendu, le début de ma scolarité fut chaotique et mes difficultés persistantes et à l’école maternelle,  générèrent mon orientation dans une classe d’adaptation.

  Par la suite, après avoir bénéficié d’un soutien orthophonique à l’âge de six ans, ma scolarité  se déroula  tout a fait normalement , et sans jamais bénéficier d’aménagements pédagogiques, en raison de l’incapacité de mes enseignants à déterminer avec précision la nature de mes difficultés dans certaines matières (géométrie, dessin, techno, eps), je parvins tout de même a obtenir le bac ES sans redoublement.

  Aujourd’hui, j’ai 25 ans, je suis titulaire d’une licence d’histoire et je m’apprête à passer le concours pour devenir prof d’histoire géo. Mon parcours représente à mes yeux la preuve que la spécificité handicapante que constitue la dyspraxie n’altère pas de manière irréversible les chances de réussite scolaire, à condition que le jeune dyspraxique, soutenu par sa famille, parvienne à élaborer des stratégies de compensation, afin de valoriser ses facultés dans certains domaines et de pallier ses difficultés.

  Pour cela il doit s’appuyer au maximum sur ses deux aptitudes prépondérantes que sont sa mémorisation inouïe et sa curiosité insatiable. Il est aussi imperatif que le dyspraxique parvienne progressivement à prendre conscience de ses aptitudes et de sa valeur, afin d’accroître ses chances de réussite scolaire et aussi de surmonter les facteurs d’exclusion relationnelle auxquels il sera inéluctablement confronté pendant son enfance et adolescence.

  Sur ce plan , ma trajectoire ne dérogea pas à la règle, puisque mes souvenirs de scolarité sur le plan relationnel sont essentiellement marqués par l’isolement en primaire et la raillerie au collège et lycée en raison des troubles consubstantiels de la dyspraxie (étourderie, maladresse, démarche reflétant cette maladresse, manque d’autonomie).

  Pour conclure , je voudrais terminer par une note d’espoir pour les enfants dyspraxiques et leurs parents. Bien qu’ayant du surmonter de nombreuses difficultés par le passé, je suis aujourd’hui un adulte de 25 ans , équilibré, sûr de lui, ambitieux, titulaire du permis de conduire, et je pense que de nombreux dyspraxiques peuvent parvenir a ce stade à l’âge adulte en étant encadrés , stimulés et en apprenant à valoriser au maximum leurs atouts.

    Emmanuel

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